...et de l'amour

...et de l'amour
...et de l'amour, enfin de la cuisine, avec plein d'amour dedans

jeudi 3 février 2011

comiendo tapas c/eslava, sevilla


à seville, les tapas du bar la eslava, calle eslava, près de la plaza de san lorenzo, méritent à elles seules le voyage à seville, l'alameda étant tout près, là où la vie nocturne bat son plein 7/7,

adosse-toi au comptoir, et si tu n'arrives pas assez tôt, n'aies pas peur de boire quelques cruzcampo bien fraîches en attendant qu'une place se libère, n'aies pas peur non plus de t'insérer vers un, aussi petit soit-il, bout de comptoir libre, n'oublie pas de sourire aux serveurs, ils sont adorables (mais drôlement efficaces, remarque l'absence de poussière sur le très vaste alignement de bouteilles derrière eux), la clientèle aussi, un endroit comme ça, forcément ça détend, calme tes émotions dans la soucoupe d'olives et haricots, commise d'office quand tu demandera la bière...ensuite commandez sans trop te soucier,
tout est bon et incroyablement bon marché, parmi mes préférées :

le potage sevillan de pois chiches et chorizo,
les anchois frits,
l'incontournable salmorejo,
les travers de porc au miel,
le sublime jamon iberico 5 jotas,
croquettes à l'encre de seiche,
struedel de légumes,
st jacques à la plancha et sauce à l'encre de seiches...


prends-le tranquille, à l'eslava il est toujours midi, l'heure magique, le temps semble arrêté, ceci dit, je ne sais pas s'ils servent à manger si tôt, l'heure magique étant plutôt sur le coup de 14h

croquettes à l'encre de seiches

cinco jotas

comiendo salmorejo y costillas a la miel

méfie-toi des couteaux posés sur le comptoir, ils sont inquiets de leur sort, peuvent te cracher à la figure, et visent précisément les verres de cruzcampo que tu tarderai à vider...

buen provecho



la saga des pains à la tomate, la suite...SALMOREJO

le salmorejo, interprétation andalouse du pa amb tomaquet catalan, est une épaisse soupe froide qui provient de Cordoba, autrement dit le gaspacho à la cordobesa...



il vous faut les mêmes ingrédients que pour le pain à la tomate, la seule différence étant les quantités,
- 1 kg de tomates mûres
- 250g de mie de pain de campagne
- 2 à 4 gousses d'ail, selon ses capacités
- 1/4 de litre d'huile d'olive extra vierge
- sel
la préparation nécessite un mixer, en ceci elle n'a pas la même sensualité que celle du pain à la tomate, encore que le résultat est beaucoup plus suave,
mixer les tomates avec l'ail, introduire petit à petit la mie de pain puis l'huile d'olive et saler à son goût, si on le préfère un peu plus acide, rajouter un peu de vinaigre de jerez,
ça doit être assez épais pour pouvoir napper le dos d'une cuillère, déguster assez froid et parsemé de dès de jambon ibérique (ou serrano), d'oeufs durs et d'un filet d'huile d'olive
cela s'accommode d'à peu près tout, le mieux étant d'en manger à tout les repas, personnellement je ne m'en lasse pas, surtout quand il fait chaud, cela dit j'arrive à en manger sans problème l'hiver...

photo d' emmanuel layani

mercredi 2 février 2011

aujourd'hui c'est la fête du têt



 hommage à tchin tchin

pour le nouvel an chinois, voici la recette du cheesecake au cassis et à la violette...
personne ne voit le rapport ? on va vous raconter la petite histoire...

il faut un moule à fond amovible, du papier cuisson, des violettes comestibles pour la déco
- un paquet de 400g de biscuits anglais "mcvitie's the original"
- 200g de beurre demi sel
- 2 barquettes de st moret
- 25cl de crème à fouetter
- 100g de sucre en poudre
- 50cl de coulis de framboise sucré, mixé et passé au tamis
- 10cl de sirop à la violette
- 12 feuilles de gélatine

tapisser le fond et les parois du moule avec le papier cuisson afin de faciliter le demoulage puis concasser finement les biscuits et faire fondre le beurre, mélanger les deux, en couvrir le fond du moule et réserver au frigo,
à l'aide d'un fouet ou un batteur électrique, mélanger le fromage, le sucre et la moitié du coulis,
dans un autre saladier, monter la chantilly puis l'incorporer au fromage doucement sans fouetter, avec une cuillère,
tremper 8 feuilles de gélatine dans un bol d'eau et chauffer la moitié du sirop dans une petite casserole puis faire fondre la gélatine dans le sirop, hors du feu et laisser reposer 10 minutes puis mélanger ce sirop de façon très très délicate au fromage
verser le fromage sur le biscuit et remettre au frais pendant deux heures
faire tremper les feuilles de gélatine restantes, chauffer l'autre moitié du sirop, fondre la gélatine dedans puis mélanger au coulis de cassis
verser sur le fromage et garder au frais le plus longtemps possible, c'est encore mieux si on le prépare la veille...
démouler le cheesecake avec grande précaution et décorer de fleurs de violette

le cheesecake, ça doit être le dessert préféré d'anne, plus communément connue sous le nom de tchin tchin, et qui nous régale, parfois en guest-star à la cuisine-comptoir, quand elle nous concocte des tapas de chine, thailande et laos, et qu'elle investit les lieux de dragons et lanternes le temps d'un weekend, le saké, ça donne mal à la tête, mais ça fait rien parce-qu'elle bois que du rosé ! hahaha, sacrée toi, tchin et bonne fête du têt...


bonne année à tous nos très honorables clients!


lundi 31 janvier 2011

hommage au pain à la tomate

pa amb tomàquet 
un moment gastronomique que vous ne pouvez pas manquer





grosses tranches de pain de campagne même rassis, (gousses d’ail mais sans les peler) tomates mûres, huile d’olive, fleur de sel (et moulin à poivre)… il est bien sûr entendu que le succès de votre pain à la tomate dépend largement de la qualité de ses ingrédients; tomates mûres,la meilleure variété étant le tomàtiga de ramellet, huile d’olive extra vierge, pain à la mie dense mais pas impénétrable…
à la fois plat national et héritage culturel catalan, le pain à la tomate réveille la passion nostalgique et fait renaître de romantiques réminiscences. il est si indissociable de la vie quotidienne catalane que certains parlent d’une tradition immémoriale. mais en réalité, la tomate, arrivée d’amérique, ne s’est popularisée dans la cuisine catalane qu’au cours du 18ème siècle et sa glorieuse union avec le pain date selon toute probabilité de la seconde moitié du 19ème siècle.
certains l’aiment avec de l’ail, d’autres puristes admettent seulement quatre ingrédients. si votre pain est frais, grillez-le, si votre pain est vieux, ressuscitez-le à la tomate. si vous le préférez à l’ail, préférez aussi le pain grillé. frottez-le ou non avec une gousse d’ail puis avec des moitiés de tomates. là, tout doit y passer; le jus, la pulpe, les pépins. commencez par frotter la croûte et après la mie, puis arrosez généreusement d’huile d’olive. salez (et poivrez) pour arrondir cette simple œuvre d’art culinaire, puis serrez doucement le pain entre vos doigts avant de le dévorer, seul ou accompagné. dans le royaume infini des tapas, le pain à la tomate est roi. solitaire mais à la fois incomparablement convivial, il se mange seul et s’accommode de tout, les accompagnements étant surtout prétexte à manger encore plus de pain à la tomate.
pour citer manuel vasquez monatalban, « il rend le péché simple et bon marché… ne faites pas l’amour, mais le pain à la tomate… mangez du pain à la tomate. n’importe où et en toute circonstance. du pain, de la tomate et du sel. et après l’amour, du pain à la tomate et un peu de saucisson. »
lisez sur la plage « pa amb tomàquet » de jaume fàbrega et « teoria i pràtica del pa amb tomàquet » de Leopoldo pomés.

pour vos prochains vacances pensez à la fira del pa amb tomàquet à santa coloma de farners, et pour tous vos commentaires sur le pain à la tomate, comment vous le mangez ? avec ou sans ail ? avec quoi, qui, quand et où ?...

merci a emmanuel layani pour la photo du pain à la tomate voir son site en cliquant ici

bienvenu(e) au journal intime de la cuisine


entre! installe-toi au comptoir, prend un tabouret, tu bois un apéro ? qu'est-ce que je te sers ? j'ai que du local...je te conseille un verre de rancio avec les anchois de collioure...



ça va ? alors, je suis enchantée, laisse-moi maintenant t'expliquer un peu comment ça marche, ici on sert des tapas, des petites portions de ce qu'on mitonne là-bas, de l'autre côté du château, au faubourg, si tu veux, tu peux emporter à ta maison, sinon, viens jouer du coude au comptoir, dans la petite rue du village, derrière les templiers, loin de l'ombre du clocher, viens partager un moment avec nous, les colliourencs venus d'ailleurs, puis les vrais, les vignerons du cru, les pêcheurs aussi les fanfares, et les vacanciers, bien-sûr, les estivants... viens déguster les petits plats qu'on cuisine maison, c'est si bon quand on met de l'amour dedans...

... mais en attendant les beaux jours, je vais partager quelques secrets qui sauront mettre l'eau à la bouche, des recettes de bien manger, bien boire, des trucs de bon vivant, quoi, comme on les pratique chez moi, un petit lieu pas plus grand qu'un bus, né d'une erreur de parcours, mais qui sort quand-même des tripes, depuis dix ans (pour dire que ça n'a pas commencé avant-hier)


- prendre un peu d'angleterre, rajouter quelques anchois de collioure, du soleil, de la tramontane, quelques kilos d'inspiration rapportés d'andalousie, une pointe de folie catalane, des épices du maghreb, d'asie aussi, parfois, mélanger mer et montagne, laisser macérer, larder, barder et enfourner à l'ambiance flamenca, l'heure du paseo est arrivée, le melting-pot bouillonne, il est temps de déboucher une bouteille de collioure, terre de grenache, nous voilà prêts pour una vuelta au coeur du sujet


commençons par le début :
pa amb tomaquet, pan con tomate, pain à la tomate, tomato bread...